Favorisons les pollinisateurs sauvages dans nos jardins

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La pollinisation est un processus naturel qui s’effectue majoritairement entre les plantes et les animaux. En France, les communautés végétales sont en grande partie pollinisées par les insectes. Parmi eux, on retrouve les abeilles sauvages qui jouent un rôle important dans cette pollinisation. Il y a également de nombreuses espèces de diptères, de papillons et de coléoptères qui visitent les fleurs.

Cette diversité d’insectes est en partie liée à la diversité florale disponible dans les milieux naturels. Les traits morphologiques et physiologiques de ces fleurs (couleurs, formes, odeurs, ressources nectarifères) permettent d’attirer un large panel d’insectes. Ceux-ci sont plus ou moins adaptés à certaines espèces de plantes et ont coévolué avec elles.

Ce panneau à pour vocation de montrer que cette diversité peut être présente dans les jardins et que des actions simples peuvent être menées pour la favoriser.

1. Les Haies bocagères

Les haies bocagères se composent d’arbres et d’arbustes indigènes (plantes locales) qui vont servir de gîte et de couvert pour la faune sauvage. Au printemps, ces plantes vont débuter leur floraison qui sera très attractive pour les pollinisateurs tel que le Bourdon des arbres (Bombus hypnorum).

Ces haies peuvent être composées de diverses essences d’arbustes locaux. La plantation de la Viorne, du Cornouiller, de l’Aubépine, du Sureau noir, du Fusain d’Europe ou bien de l’Églantier sera favorable aux insectes pollinisateurs.

On peut également y trouver des arbres tels que l’Érable champêtre ou encore le Charme qui gardera ses feuilles tout l’hiver, permettant ainsi d’abriter les insectes. Des plantes grimpantes comme la Clématite des haies, le Chèvrefeuille des bois et le Lierre pourront coloniser petit à petit ces arbres et arbustes. Elles compléteront les ressources et refuges déjà disponibles.

Le Bourdon des arbres, illustré sur ce panneau, fait partie des nombreux pollinisateurs qui vont utiliser ces haies pour se nourrir et s’y reproduire. Il n’est pas rare de trouver son nid au sein de cavités naturelles présentes dans les haies bocagères.

2. La Gestion différenciée

La gestion différenciée consiste à adopter différents types de gestion sur une même parcelle en fonction des usages que l’on en fait. Dans un jardin naturel, la présence d’une végétation diversifiée permet aux plantes sauvages de s’exprimer et, ainsi, attirer un grand nombre d’insectes. Divers types de plantes peuvent être présentes dans le jardin : la Marguerite, les vesces, la Knautie, les centaurées, les lotiers, le Compagnon blanc, la Vipérine, la Carotte sauvage ou l’Achillée millefeuille.

Laisser la nature s’épanouir à de nombreux avantages ; notamment auprès du potager où de nombreux auxiliaires comme les coccinelles ou les syrphes pourront se développer et ainsi manger certains ravageurs de récolte présents dans le jardin.

Certains papillons, comme le Machaon, pourront profiter des bandes enherbées non fauchées pour accomplir leur cycle de vie. Les Ombellifères telles que le Panais, les Carottes sauvages vont permettre aux chenilles de se nourrir et le papillon pourra ensuite butiner les plantes environnantes.

3. Buttes de terre

Les insectes, dont 70% des abeilles sauvages, peuvent nicher dans le sol. Elles recherchent des sols chauds, bien exposés au soleil, avec une végétation clairsemée. Les sols sableux ou limoneux sont les plus appréciés pour ces abeilles qui creusent des galeries dans lesquelles, elles déposent du pollen pour leurs larves. Ces abeilles sauvages, dites solitaires, peuvent vivre en bourgade sur ces tas de terre. C’est le cas chez les Collètes, les Lasioglossum, les Halictes ou certaines Andrènes.

Comment le faire ? Déposer une base (pierres ou bûches de bois) qui permet de structurer la butte puis ajouter une couche de sable ou de terre limoneuse (fines particules de terre). La butte devra idéalement être orientée Sud ou Sud-Est.

4. Plantation d’essences locales et d’arbres fruitiers

De nombreux insectes sont étroitement liés aux plantes indigènes et ne pourraient survivre sans leur présence. Il est donc important de planter des arbres locaux adaptés, de plus, aux conditions climatiques de notre région pour favoriser les pollinisateurs. Bon nombre de nos fruitiers sont des variétés “améliorées”, pour leur productivité, d’espèces sauvages. La plupart d’entre eux fleurissent en début de saison et sont pollinisés par des insectes qui permettent la production de fruits.

L’Andrène fauve (Andrena fulva), illustrée sur ce panneau, également favorisée par les terres nues, butine volontiers les groseilliers, les cerisiers, les saules, etc.

5. Compost

Le composteur, élément essentiel du jardinier, permet la décomposition d’un grand nombre de déchets végétaux qui pourront ensuite nourrir le sol du jardin potager. On y trouve beaucoup d’insectes, notamment les larves de coléoptères, comme celles de la Cétoine dorée, qui se développent dans le compost en décomposant la matière. Une fois adultes, ces scarabées vont butiner les fleurs des alentours comme les Sureaux, les Viornes ou les Ombellifères.

6. Bois percé

Le sol, refuge pour de nombreuses espèces d’abeilles, n’est pas le seul endroit où l’on peut retrouver des abeilles sauvages. Le bois mort ou les tiges creuses peuvent aussi accueillir ces espèces. C’est le cas de nombreuses abeilles de la famille des Megachilidae comme les Osmies, les Mégachiles ou les Heriades. L’Osmie cornue (Osmia cornuta), représentée sur ce panneau, est une espèce printanière qui affectionne les tiges creuses. C’est la raison pour laquelle on l’observe fréquemment près des hôtels à insectes.

Comment le faire ? Percer des trous de diamètre allant de 3 à 15 mm et de 5 à 10 cm de profondeur. La variation des diamètres est importante pour favoriser une diversité d’espèces d’abeilles. Les essences de bois dur (Hêtre, Chêne, etc.) sont préférables car elles ne gonflent pas par temps humide.

7. Spirale aromatique

La spirale aromatique est, comme son nom l’indique, une zone dédiée principalement aux plantes aromatiques. On peut y trouver de la Sauge, de l’Aneth, du Romarin, du Thym, de la Lavande ou encore de la Menthe. Chaque plante aura une place spécifique dans cette spirale, qui sera plus chaude en son centre que sur les extérieurs.

Les abeilles cotonnières du genre Anthidium (espèce présente sur le panneau) affectionnent particulièrement ces plantes aromatiques. De nombreux papillons, coléoptères et autres hyménoptères viendront également butiner ces plantes.

Comment le faire ? Cette spirale peut être effectuée de différentes manières. Quatre méthodes sont présentées sous les liens ci-dessous :

Quelques exemples d’aménagement d’une spirale aromatique :
https://www.arthropologia.org/user/pages/02.association/05.ressources/21.creer-spirale-a-aromatiques/creer-spirale-a-aromatiques.pdf

https://document.environnement.brussels/opac_css/elecfile/RT_Spirale_insectes_FR.pdf

http://biodiversite.wallonie.be/ser...

Retour d’expérience d’un permaculteur :
https://cordemais.enpermaculture.fr/les-aromatiques/