Pour résister au froid, et notamment à la disparition de leurs ressources alimentaires, certaines espèces, comme les chauves-souris, ont développé une incroyable stratégie : l’hibernation.
Lorsque diverses conditions sont réunies, elles choisissent un lieu frais et humide. Leur rythme cardiaque baisse (de 300/400 pulsations par minute à 10 à 80) ce qui provoque un ralentissement de la respiration. Leur température corporelle diminue (jusqu’à 6°C) tout comme les autres fonctions métaboliques. Les chauves-souris entrent alors dans une léthargie profonde. La durée d’hibernation varie en fonction des conditions météorologiques, de la localisation mais aussi des espèces : entre 80 jours et 4 mois.
Il serait aisé de penser que, pendant cette période, les chiroptérologues en profitent pour eux aussi se reposer. Mais que nenni ! Ce n’est que le début des prospections hivernales !
Munis de lampes, du matériel de sécurité adapté et de vêtements chauds, ils partent à la recherche de chauves-souris endormies, souvent sous terre. L’objectif est d’améliorer les connaissances sur la répartition des chauves-souris, pour notamment pouvoir mieux protéger les lieux qu’elles utilisent.
A Picardie Nature, nous réalisons des prospections depuis le mois de janvier et nous souhaitons vous les partager !
Murin à museau sombre, Pipistrelle commune, Grand Murin, Oreillard gris... Ce ne sont que quelques espèces que nous avons commencé à observer. Pour en savoir plus sur les différentes espèces de chauves-souris présentes en Picardie, rendez-vous ici.
Pour tenir toute cette période sans manger, la léthargie seule ne suffit pas. Elles ont besoin d’importantes réserves de graisses. Pour les constituer, elles vont passer l’automne à engloutir des insectes. Elles peuvent prendre jusqu’à 30% de leur poids en quelques dizaines de jours !
Toute cette graisse n’est pas répartie de manière homogène sur le corps de l’animal, car cela pourrait l’empêcher de se mouvoir correctement à la fin de l’automne. Comme il s’agit d’un carburant, et non d’une protection contre le froid, cette graisse est stockée aux endroits le moins dérangeant pour le vol : dans le dos, au niveau du cou et des épaules. Les chauves-souris paraissent alors plus trapus.
Chez certains individus, ces stocks de graisse s’observent parfaitement. En effet, les chiroptères hibernent généralement dans des sites souterrains frais et humides. Des perles de condensation peuvent se former sur leur pelage et les transformer en petits diamants. Or, la graisse limite la formation de ces perles. Elle ressortira donc très nettement, comme chez ce Murin de Daubenton (photo de gauche) et ce Murin à museau sombre (photo de droite) en hibernation.
Ce type d’observation n’est possible qu’au début de l’hiver, quand les stocks de graisse sont encore conséquents.
ATTENTION : la recherche de chauves-souris en hibernation répond à un code éthique strict pour ne pas mettre en péril la vie de ces merveilleux animaux. Sans précautions particulières, notre simple présence peut les réveiller. Or un réveil prématuré peut être synonyme de mort pour une chauve-souris. C’est pourquoi ces comptages sont strictement encadrés par des chiroptérologues salariés ou bénévoles, et ne font pas l’objet d’animation grand public en Picardie.
Association régionale de protection de la Nature et de l'Environnement
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